Clé de lecture du coran

1-nazaréens associateurs gens du livre
2-la crise eschatologique
3-Les messagers d’Allah
1- Les nazaréens, les associateurs, les juifs, les gens du livre, les koufars et les musulmansEntre les débuts de l’islam et la fin de la mise par écrit du coran, le sens des mots a changé :Plusieurs versets parlent, en bien, des juifs nazaréens qui croient en Jésus, qui avancent sur la voie en vérité (2 :62 et 22 :17 10 :94, 3 :113, 5 :66, 5 :82 7 :159 2 :121).Ô vous qui avez cru! Soyez les alliés d’Allah, à l’instar de ce que Jésus fils de Marie a dit aux apôtres :  » Qui sont mes alliés (pour la cause) d’Allah? » – Les apôtres dirent : « Nous sommes les alliés d’Allah ». Un groupe des enfants d’Israël crut (en Jésus), tandis qu’un groupe nia. Nous aidâmes donc ceux qui crurent contre leur ennemi, et ils triomphèrent. (3 :52 et 61 :14)Et qui sont ces auxiliaires dans l’expression « Les émigrés et les auxiliaires » (9 :100 et 9 :117) : Auxiliaire a été mis à la place du mot ansar par les traducteurs. Dans les hadiths de Bukhari et dans ceux de Muslim, ces alliés ansar sont cités, en bien, à plusieurs reprises. Ansar et nazara, c’est la même racine nzr décrivant les judéo chrétiens de Syrie ([1]).Ces nazaréens sont les judéo-chrétiens de Syrie ayant fait connaitre la thora et l’évangile de Mathieu à la tribu arabe de Mohamed, les qoréchites. Ils croient que Jésus est le messie annoncé aux juifs, mais ils ne croient pas qu’il soit fils de Dieu. Ils seront finalement rejetés, à Médine.L’oumma, le peuple élu devenu la meilleure communauté, est constituée originalement des nazaréens et des arabes qu’ils ont convertis, aujourd’hui ce sont les seuls musulmans, puisque les nazaréens originels sont censés ne pas avoir existés, ils prouveraient une source non arabe au coran.
Le terme nazaréen est maintenant traduit systématiquement en chrétien, car les nazaréens sont sensés ne pas avoir existés.Les chrétiens sont condamnés sévèrement pour associer un fils à dieu : Et ils ont dit : « Le tout miséricordieux s’est attribué un enfant! «Vous avancez certes là une chose abominable! Peu s’en faut que les cieux ne s’entrouvrent à ces mots, que la terre ne se fende et que les montagnes ne s’écroulent, du fait qu’ils ont attribué un enfant au tout miséricordieux, alors qu’il ne convient nullement au tout miséricordieux d’avoir un enfant! (19:88) Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Marie, comme Seigneurs en dehors d’Allah, alors qu’on ne leur a commandé que d’adorer un Dieu unique. Pas de divinité à part Lui! Gloire à Lui! Il est au-dessus de ce qu’ils [Lui] associent. (9 :31)Les associateurs, ce sont donc clairement les chrétiens, qui ne croient pas en un dieu unique, qui lui associent un fils, Issa, et une mère, Myriam. D’ailleurs il n’y a pas originellement d’autre mot arabe pour les désigner. Aujourd’hui la takkia nous dit que les associateurs ce sont les polythéistes, idolâtres, dont les arabes préislamiques de la Mecque. Mais en quoi un polythéiste associe quoique ce soit à dieu ? L’adjectif associateur est mal adapté à un polythéiste lambda, par contre il est idéal pour dénigrer un chrétien. Et d’ailleurs les arabes préislamiques de la Mecque étaient bien des associateurs puisqu’en fait l’histoire se passait en Syrie et qu’ils étaient christianisés, et c’est bien pourquoi le prédicateur du coran ne cite jamais la bible, sachant qu’elle leur est bien connue, il n’en fait que des allusions qui rendent son texte incompréhensible à ceux qui ignorent la thora et l’évangile.Tu trouveras certainement que les Juifs et les associateurs sont les ennemis les plus acharnés des croyants. Et tu trouveras certes que les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent : « Nous sommes nazaréens. » C’est qu’il y a parmi eux des prêtres et des moines, et qu’ils ne s’enflent pas d’orgueil (5 : 82). et ici, il faut bien traduire nazara par nazaréens et pas par chrétiens comme le font la plupart des traducteurs. Quand ils disent qu’il faut lire le coran en arabe, ils n’ont pas complétement tord ! et ainsi on conserve la cohérence avec ce verset de la même sourate, où là il faut bien traduire le même mot nazara par chrétiens (la mention et les chrétiens … étant un ajout anti chrétien tardif) :Ô les croyants! Ne prenez pas pour alliés les Juifs et les Chrétiens; ils sont alliés les uns des autres. Et celui d’entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs. Allah ne guide certes pas les gens injustes (5 :51).

Les juifs, ce sont les seuls juifs rabbiniques, alors que le peuple de Moïse ou les fils d’Israël inclu aussi les nazaréens.

Les koufars (ceux qui recouvrent) ce ne sont initialement que les seuls juifs, puis les chrétiens et maintenant aussi les polythéistes : tous les non musulmans, mécréants. Les juifs, ont recouvert la thora en acceptant les talmuds dans leurs livres saints, en cachant l’évangile, en refusant Jésus comme messie et en réservant la révélation à eux seuls, et les chrétiens ont falsifié l’évangile en associant à dieu un fils, et en acceptant les lettres de saint Paul dans leur livre. Les vrais juifs et les vrais chrétiens sont donc les musulmans, qui ont reçu la révélation complète non falsifiée et la portent au monde entier.

Les gens du livre sont initialement uniquement les juifs et les nazaréens, qui tous suivent la thora. Les chrétiens s’y incluent aujourd’hui  par le fait de cette mauvaise traduction de nazaréen en chrétien et au prix de plusieurs insertions anti chrétiennes tardives ([2]).

Et ils (les gens du livre) ont dit : « Nul n’entrera au Paradis que Juifs ou Chrétiens« .  (2 :111). Et les Juifs disent : « Les Chrétiens ne tiennent sur rien »; et les Chrétiens disent : « Les Juifs ne tiennent sur rien », alors qu’ils lisent le Livre ! De même ceux qui ne savent rien tiennent un langage semblable au leur. (2-113) Ni les Juifs, ni les chrétiens ne seront jamais satisfaits de toi, jusqu’à ce que tu suives leur religion. (2 :120) Ils ont dit : « Soyez Juifs ou Chrétiens, vous serez donc sur la bonne voie ». – Dis : « Non, mais suivons la religion d’Abraham, le modèle même de la droiture et qui ne fut point parmi les Associateurs ». (2 :135). Abraham n’était ni Juif ni Chrétien. Il était entièrement soumis à Allah (Musulman). Et il n’était point du nombre des associateurs. Certes les hommes les plus dignes de se réclamer d’Abraham, sont ceux qui l’ont suivi, ainsi que ce Prophète-ci, et ceux qui ont la foi (en Jésus le messie). Et Allah est l’allié des croyants . (3 :67-68)

Le dernier verset de la fatiha (1 :7) a subit exactement le même genre d’ajout, sous une forme plus adoucie, plus adaptée à la prière journalière des musulmans : guide nous dans le droit chemin, le chemin de ceux que tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru ta colère (les juifs), ni des égarés (les chrétiens).

De même que des mentions les chrétiens ont été rajoutées aux textes initiaux, la mention du coran (ou une périphrase) a été rajoutée en plusieurs occasions à celle de la thora et de l’évangile (5 :66-68, 9 :111)

L’esprit-saint des chrétiens devient l’esprit du saint, Gabriel, qui inspire Mohamed. 2 :87, 2 :253, 5 :110, 16 :102 parfois il devient l’esprit fidèle (26 :192).

Lorsque les traductions disent « les chrétiens » (pour le mot nazara)  il est parfois question des nazaréens, dans les quelques rares cas où il s’agit bien d’eux, et que les derniers retoucheurs du coran ont oublié de faire disparaitre, mais le plus souvent ce sont des ajouts tardifs anti-chrétiens.  Ces ajouts sont facilement détectables si l’on se rappelle qu’un chrétien est considéré comme polythéiste (associant à dieu un fils et un esprit, voire une femme), ce qui n’est pas bien, et qu’un nazaréen est monothéiste, ce qui est bien.

Ces évolutions du sens des mots tendent à donner à Mohamed et au coran un statut au moins égal à celui de Jésus et de l’évangile et en même temps rabaisser Jésus non fils de dieu mais fils de Marie. Pour cela le dogme de la descente du verbe de dieu, le coran éternel, est une réécriture de la descente de dieu qui s’incarne en Jésus, verbe de dieu. Mohamed étant lui le sceau des prophètes, et donc implicitement au dessus de Jésus et Moïse, simples messagers.

Lorsque les traducteurs mettent une proposition entre tirets, c’est vraisemblablement un ajout qu’ils n’osent dénoncer comme tel.

Lorsque les traducteurs mettent un nom entre parenthèse ou entre crochets, il faut s’interroger sur leur besoin de clarification. Soit le verset précédent est un ajout qui a éloigné la référence nécessaire, soit ils veulent faire dire au texte autre chose que ce qu’il dit, en faisant intervenir un personnage (Mohamed, …) ou un lieu (la Mecque, …) dont il n’est pas du tout question dans le cotexte.

Le schéma suivant, extrait du livre « le grand secret de l’islam » illustre parfaitement ces changements du sens des mots :

sensdesmots

Et celui-ci, extrait du site http://www.lemessieetsonprophete.com/ donne quelques dates clés :

2- La crise eschatologique

S’appuyant sur une étude morphologique de chaque mot du coran par un chercheur de l’université d’Haïfa, Andrew G. Bannister dans son livre « An oral formulaïc study of the qur’an » puis Mark Durie  dans « the quran and its biblical  reflexes » étudient les formules répétitives de 3, 4 ou 5 mots (décliné ou racine) du coran (avec ou sans variantes d’un de ces mots) et en déduisent une mesure de la présomption de composition orale des sourates, selon qu’elles utilisent plus ou moins ces formules répétitives (100 fois le rapport du nombre de séquences répétées sur le nombre total de séquences). Bannister confirme ainsi les recherches littéraires qui ont montré les caractéristiques de composition différentes des sourates habituellement classées  mecquoises ou médinoises. Et en effet, on peut supposer que les premières sourates, basées sur les écrits juifs et chrétiens diffèrent dans leur composition et leur transmission des secondes, qui tiennent plus de la harangue des fidèles pour les mener au jihad sur les sentiers d’Allah. Bannister va jusqu’à mettre en évidence dans les sourates des blocs de versets  de caractéristiques divergent de la moyenne de la sourate, certains de ces blocs avaient d’ailleurs été identifiés comme des traces de composition ou même d’ajouts tardifs par différents chercheurs (Bell, …). Il montre que les sourates médinoises sont plus denses en formules répétitives et que les blocs mis en évidence dans les sourates mecquoises sont plutôt de caractéristiques médinoises. Durie met aussi en évidence de gros changements théologiques lors d’une crise eschatologique correspondant à ce qu’on nomme habituellement l’émigration à Médine.

Eléments théologiques du message coranique communs à toutes les sourates

  • Allah est le seul Dieu et créateur de tout ce qui existe. Il a créé les êtres humains et les a placés sur cette terre exclusivement comme ses soumis (’ibad). Allah a aussi créé les anges (dont Gabriel), qui le servent, les djinns et al-shaytan, «Iblis». ils ont tous la capacité d’obéir ou non à Allah.
  • L’objet et le but final de la vie humaine sont déterminés par la voie (sirat, sabil) que chaque personne suit. Ceux qui obéissent à leur créateur, sont croyants et confiants, observent ses signes (ayat) et obéissent à ses ordres (amr) ils sont sur la «voie droite» (al-sirat al-mustaqim). D’autres se sont égarés de la voie. Ils prennent pour guides d’autres que Allah: ce sont les associateurs (al-mushrikun).
  • Les êtres humains sont par nature ignorants, manquent de savoir, rejettent (kafara) la vérité et sont aisément égarés. Ils se tournent vers Allah dans le besoin, mais s’écartent de la voie dès que les choses vont bien. Pour maintenir l’humanité sur la voie droite, Allah envoie des messagers (rasul) qui rappellent et guident les gens en récitant les signes d’Allah.
  • Les gens peuvent se prémunir en suivant la guidance fournie par un messager, Lorsqu’ils reçoivent cette guidance, ils doivent se repentir et revenir dans la voie d’Allah. S’ils le font, Allah leur témoignera sa miséricorde (rahmat).
  • À présent, tous les êtres doivent écouter «le Messager» (al-rasul) qui, comme les messagers antérieurs, a reçu un «livre» (kitab) d’Allah, «la récitation» (al-qur’an). Allah a une manière d’agir (sunna) caractéristique et invariable avec les messagers et les peuples auxquels ils sont envoyés, et ceci s’applique aussi au Messager Mohamed et à son peuple.
  • Les vrais croyants (mu’minun) écouteront le Messager, accompliront les prières quotidiennes (salat), donneront l’aumône (zakat) et ne vénéreront que Allah.
  • Au jour du Jugement, tous les gens seront ressuscités. Alors, il sera trop tard pour se repentir. Ce jour-là, ceux qui auront écouté le Messager seront comptés parmi les croyants. Bien guidés, ils auront le succès et vivront, bénis, dans le Jardin (al-jannah).
  • Les autres, hypocrites, associateurs, et gens du livre (une catégorie englobant juifs et chrétiens), auront rejeté (kafara) la vérité (al-haqq) apportée par le Messager (et les messagers antérieurs), et auront qualifié les signes des messagers de mensonges (kadhaba). Ceux-ci sont les incroyants (al-kafirun). Tous ceux qui rejettent la voie d’Allah et nient (khadhdhaba) ses signes sont les perdants (al-khasirun) et subissent le châtiment d’Allah dans cette vie d’abord et le châtiment éternel (’adhab, iqab) du feu (al-nar) dans l’au-delà.

Théologie du coran, avant la transition eschatologique de Médine

Les contradicteurs sont les associateurs (chrétiens croyants à Jésus fils de dieu et accusés de polythéisme) et les juifs.

Les « nazaras » (chrétiens nazaréens croyants à Jésus le messie) sont les meilleurs alliés des croyants

Allah n’a pas de descendance

Isa est un prophète

Les Djin et les shayatin ne sont évoqués qu’avant la transition

Al shaytan est le serpent intervenant dans la chute d’Adam (shaytan est une vipère à cornes en arabe)

Un messager est envoyé pour chaque peuple, issu de ce peuple, et parlant sa langue

Les messagers sont humains et ne sont que des avertisseurs, pas les porteurs du châtiment

Les messagers sont des modèles de piété

Les croyants, moqués par les mécréants, doivent endurer et être patients en attendant qu’Allah envoie son châtiment sur les mécréants

Ce châtiment des mécréants est prévu double, d’abord dans cette vie sous la forme d’une catastrophe naturelle : tremblement de terre, tempête, incendie, inondations, … et dans le futur après le jour du jugement, par la peine de l’enfer.

Les mécréants eux-mêmes, par bravade, demandent de hâter le premier châtiment

Le messager n’abandonne pas à cause de la non conversion des mécréants, mais il se désespère du retard du châtiment de ceux qui mécroient

La transition

Ni la promesse de châtiment des mécréants, ni la promesse de ralliements ne s’étant réalisée, ni la promesse des nazaréens de retour du messie, ce qui cause la rupture d’avec eux. Les moqueries des mécréants au sujet du châtiment qui n’arrive pas alors qu’eux même demandent de le presser accentuent le fait que la communauté des croyants se trouve dans une impasse qui va se résoudre par une crise eschatologique

Les croyants en danger du fait des mécréants doivent émigrer

Les changements théologiques après la transition

Les opposants sont les chrétiens et les juifs

Les mécréants sont classés en : gens du livre (juifs et chrétiens), hypocrites en plus des juifs et associateurs (chrétiens) de la phase pré transition

Les « nazaras » (chrétiens) commettent le pire des crimes, impardonnable : l’association

Les hypocrites sont des croyants qui refusent d’apporter leur soutien aux croyants (les modérés ?) ce sont « ceux qui ont une maladie au cœur »

Isa n’est pas dieu, et n’est pas fils de dieu

Isa est le messie, mais le coran ne précise pas le sens du mot messie et les savants de l’islam restent sans réponse pour expliquer ce mot al masih. (il guérit, il voyage, ils disent même que le savoir est sans intérêt, et qu’Allah sait mieux). Le mot est simplement pris dans la bible mais aucun élément de son sens, ni ses relations avec les autres concepts théologiques. En particulier aucun lien n’est fait avec les annonces d’un sauveur par les prophètes.

L’esprit saint (ruh al qudus) apparait et est toujours cité en coordination avec la révélation qu’il transmet au messager

Al shaytan devient le chef des démons

Comme les juifs ont renié le message d’Allah, les bienfaits d’Allah pour Israël sont continués au messager et à ceux qui le suivent

Le coran ne dit pas explicitement que le messager est le dernier messager ou le dernier prophète, mais les hadiths le répètent inlassablement

Mohamed devient législateur

le messager n’est plus seulement un avertisseur, il devient législateur

Les croyants obéissent à Allah et au messager

Incitation à venir ensemble au pèlerinage

Ordre de régulation de la communauté (mariage, …)

Nombreuses instructions sur les relations avec le messager

Avertissements de ne pas s’allier aux mécréants

N’ayez pas d’allié protecteur autre qu’Allah, ni famille, ni tribu

Mohamed devient chef pour le combat sur le sentier d’Allah

Les messagers ancien ont combattu, donc il est juste que le messager présent combatte et reconduise les croyants là d’où ils ont émigré

Plus question d‘être patient, les croyants commandent le bien et condamnent le blâmable, ils obéissent à Allah et au messager, alors ils iront au paradis sinon ils auront l’enfer

Les incitations à attendre le châtiment pour les mécréants deviennent des appels au combat contre les mécréants sur le sentier d’Allah

Le châtiment le plus proche est maintenant souhaité ici et maintenant et par les mains des croyants. tremblement de terre et inondations sont remplacés par les actions des croyants dans un combat d’abord défensif avant qu’il ne devienne prescrit

Plus besoin de signes ni de narration de châtiment passés ni de menace de châtiment ici-bas ni de jour du jugement, car le châtiment ici-bas est là par l’action violente des croyants

les hadiths, qui sont tous écrits bien plus tard, ne parlent pas du premier châtiment ici-bas

Comme l’état de guerre prévaut, il est besoin de conscription et de financement, et il faut fortifier les cœurs par des promesse de jardin des martyrs et de butin à partager

Narration de croyants prenant le dessus sur les mécréants, les tuant et prenant leurs biens

Le jihad est une solution théologique nécessaire à la question de comment le projet d’Allah pour l’humanité va s’actualiser. Le jihad réalise les promesses de châtiment ici-bas et est un reflet de la volonté d’Allah : les croyants sont les agents de la volonté d’Allah

Les croyants doivent punir eux-mêmes ces mécréants au nom d’Allah, comme un avant-gout du châtiment du feu. ils deviennent les instruments d’Allah, les ouvriers de sa vengeance

la violence devient un aspect obligatoire du droit chemin pour établir la religion d’Allah partout et en tous temps car les mécréants combattront toujours les croyants pour tenter de les écarter de leur religion.


3- Les messagers d’Allah

Le coran parle beaucoup plus souvent du messager (rasul) que du prophète (nabi) d’ailleurs Mohamed ne prophétise pas, il récite à son peuple un texte préexistant. Dans la bible un prophète est visité par l’esprit de dieu et dieu parle par sa bouche et il n’y a pas dans la bible de mode d’action préétabli pour les prophètes, qui sont très divers, plusieurs même simultanés.

La guidance sur le chemin droit (sirat), le chemin d’Allah, amène au jardin d’Allah et s’en écarter amène au désastre du jugement et au feu. La tâche d’un messager est de donner la bonne guidance en appelant les gens à suivre le chemin droit en se repentant et d’attirer l’attention sur les signes du passé.

Les messagers du passé ont été moqués, ils ont enduré et Allah les a aidé. Ceux qui traitent le Messager de menteur subiront le châtiment qu’ont subi les peuples mécréants du passé car l’histoire du passé valide l’expérience du Messager. Mohamed est donc le véritable héro de chaque histoire de messager du passé. Ainsi pour renforcer l’image du messager Mohamed, le coran n’utilise les messagers de la bible qui ne sont cités que pour démontrer la voie habituelle d’Allah qui ne change pas, qui se répète donc depuis eux jusqu’à Mohamed, et pour justifier tous les actes de Mohamed qui ne fait que reproduire le scénario immuable de l’action d’Allah par ses messagers. L’argument de ce sophisme qui confond la forme et le fond consiste à affirmer que puisque vous acceptez les messagers du passé, vous devez accepter Mohamed, le messager du présent qui agit comme eux. Mais quel est leur message ? Le coran passe totalement sous silence le message des messagers du passé, en particulier d’Isa.

Mark Durie dans son livre «  the quran and its biblical  reflexes » analyse en détail tous les passages du coran où les messagers sont mis en scène :

Les messagers ne sont que des avertisseurs

  • Les messagers du passé sont des porteurs de bonne nouvelle et des avertisseurs (2:213. 2:119, 5:19). Le coran affirme que le Messager « n’est pas le premier des messagers » (46:9) mais l’un d’une longue suite de messagers  » il est un avertisseur, analogue aux avertisseurs anciens » (53:56). Il n’est qu’un « avertisseur » (7:184, 188) « simplement un rappeleur » (88:21), qui n’a pas la responsabilité de protecteur (17:54; 6:66)  « je ne suis nullement chargé de votre sauvegarde » (6:104, 107). Son rôle n’est pas de forcer les gens à faire ce qui est bon (72:21).

Les messagers ont fait face aux mêmes oppositions

  • Les messagers du passé ont fait face au même genre d’opposition que le Messager. « Les messagers ont été moqués avant vous  » 13:32, les peuples ont rejeté leurs signes et ils ont été appelés menteurs (2:87, 6:34, 7:36, 64, 92, 101, 136, 15:10-11, 16:113, 21:36-41, 22:42-44; 23:24-26, 33, 38, 44, 25:36, 26:176, 189, 35:4, 25, 38:14, 43:7, 91:14). On les a aussi pressé de faire advenir le châtiment terrible ici-bas (26:187,29:29). Ils ont été dit possédés, magiciens, sorciers, forgeurs de fables (5:110; 7:35-37, 109; 11:35, 54; 15:15; 17:101; 23:25; 26:27, 153, 185; 43:30; 51:39, 52; 54:9). Simples humains (11:27; 14:10; 23:33, 38; 25:20; 26:186; 21:7). Les peuples préféraient la manière de leurs parents (14:10; 34:43; 43:22). Et voulaient entendre les anciens messagers (14:13; 26:167; 2:191; 9:13). L’expérience de l’inimitié n’est pas nouvelle car « Allah a assigné un ennemi à chaque prophète» (25:31). Les peuples ont rejeté les messagers précédents (34:34).  Dans le passé les peuples se sont aussi divisé, un groupe a rejeté les signes (l0:19; 10:93; 30:31-35). Les anciens messagers désespéraient jusqu’à ce qu’Allah vienne à leur aide  (2:214; 12:110).
  • Les avertissements du Messenger aux gens aisés (68:14; 89:17-20; 92:11; 100:8; 104:2; 111:2) sont semblables à ceux des messagers précédents, et tous les « avertisseurs » ont été rejetés par les gens riches (17:16; 15:4) dans le passé: « Nous n’avons jamais envoyé d’avertisseur vers une ville sans que ses gens aisés disent : « Surement nous ne croyons pas au message que vous avez envoyé » (34:34).
  • Lorsque les gens questionnent le Messager et n’aiment pas ses réponses, il avertit que les gens du passé ont posé les mêmes questions et sont devenus de ce fait mécréants (5:101).
  • Tous les messagers ou prophètes précédents ont été combattus par al-Shaytàn (22:52) et le même sorte d’objections ont été faites contre le Messager.
  • Quand les gens moquaient le messager comme étant un être humain qui mangeait de la nourriture et marchait dans les marchés (21:7-8; 21:3; 23:33), le messager leur répondait qu’Isa n’était qu’un messager qui mangeait de la nourriture, comme lui (5:75). De même Moïse amena un livre et était aussi un être humain (6:91).

Les messagers utilisent les mêmes mots pour le même message

  • Le coran met les mêmes mots dans la bouche des messagers du passé que ceux attribués à Mohamed. Par exemple, lorsque Isa parle de son message il dit « c’est un chemin droit » (19:36), il utilise les mots de Mohamed (43:61). La recommandation « Craignez Allah » fut délivré par les messagers aux générations passées (4:131) comme le fait le messager dans le présent (2:189). L’expression « Surement je suis libre de ce que vous associez » est attribué au messager (6:19) et à Moise (6:78). Un autre exemple : le coran rapporte que le messager a dit « Je ne suis pas un des associateurs » (12:108); la même phrase (6:14) est rapportée comme dite par Abraham (6:79; 3:67, 95; 16:123). Dans un résumé du pacte passé d’Allah avec les juifs, le coran donne une liste de points utilisant les phrases prises dans la prédication de Mohamed (2:83; 5:12; 4:36). De cela on peut conclure que le coran considère que le message de Moïse est exactement le même que le message délivré par Mohamed.
  • Il est explicitement affirmé que les messagers portent tous le même message d’Allah « rien ne vous est dit qui n’ait déjà été dit aux messagers avant vous » (41:43; 22:78) et « nous ne faisons aucune distinction entre eux » (2:136). Ils prêchaient le même commandement, la même religion » (42:13; 3:84; 4:150), qui est la religion d’Abraham (2:130; 4:125; 16:121). Cela devient encore plus explicite lorsque ce principe s’applique à un groupe de juifs qui rejetaient le concept du « message pur » car cela signifierait de valider le Messager Mohamed. Ces juifs ont maintenu leur vieille foi disant « nous croyons en ce qui nous a déjà été envoyé, » mais ce faisant ils rejettent le Messager et « toutes choses après cela » (2:91). L’action contre ces juifs vient du fait qu’ils rejettent le Messager, ils sont mécréants, « rejetant ce qu’Allah a fait descendre » (2:91). L’idée du « message pur » est renforcé par les affirmations répétées du coran comme quoi le Messager n’a été envoyé que pour confirmer ce qui avait déjà été descendu par les messagers précédents (2:91, 97; 3:3, 50; 5:48; 12:111; 16:43; 35:31), de même que ces messagers avaient copié les messagers qui les précédaient, par exemple Isa « confirme » la Torah de Moïse (5:46), et le coran confirme les livres envoyés par les prophètes précédents (4:47), comme le Messager l’a fait à son tour.

Caractéristiques communes aux messagers

  • Les messagers précédents étaient bien guidés (6:84, 87), et le Messager est bien guidé (6:161).
  • Comme le Messager, les messagers précédents ont reçu un livre car « pour chaque époque il y a un décret écrit«  (13:38; 5:44; 6:154; 42:15).
  • Comme les messagers du passé envoyés à leur propre peuple (14:4; 16:36, 113; 30:47), le Messager a été envoyé à son propre peuple (2:151; l0:2; 50:2), au sein duquel il a vécu (10:16), parlant leur langue arabe clairement (16:103; 44:58).
  • Le Messager ne demande pas de récompense, de même les messagers précédents (25:57 ; 11:29).
  • Comme le Messager l’a éprouvé (3:176; 5:41, 58; 7:93; 15:88; 26:3) le messager Noé n’a pas été ébranlé par les mécréants : « ne soit pas affligé par ce qu’ils ont fait » (11:36; 5:68).
  • Isa a été fortifié par un souffle d’Allah (2:87, 253; 5:110) et le messager du présent aussi a été fortifié par un souffle d’Allah (16: 102; 58:22).
  • Abraham est un « bel exemple » pour les siens (60:4, 6) et le Messager aussi est un « bel exemple » pour les croyants (33:21).
  • Le coran contient des références répétées à l’émigration des croyants (16:41, 110; 59:8) qui sont semblables au passage dans lequel le messager du passé Lot (26:162) déclare être prêt à émigrer pour Allah (29:26). Abraham aussi a émigré, de même Moïse, …

Les juifs ayant rejeté le message, Allah le confie à ceux qui suivent Mohamed

  • Le Messager et son peuple sont les héritiers des bienfaits d’Allah à Israël. Dans le passé Allah a confié « le livre, le jugement et le rôle de prophète » au peuple d’Israël. Pourtant « ils ont mécru » (6:91) « nous allons le confier à un autre peuple qui ne le nie pas  » (6:89; 2:129). Ainsi les bienfaits passés d’Allah pour Israël sont continués dans le présent pour le Messager et ceux qui le suivent.
  • Comme il est rapporté qu’Isa a amené une nouvelle législation pour amender la torah des juifs (3:49 -50), de même le coran affirme que les commandements du Messager remplacent ceux de Moïse et d’Isa pour les juifs et les chrétiens (7:157; 2:286).
  • Le titre de prophète, jusque-là donné uniquement aux messagers d’Israël est donné à Mohamed

Bien que le coran contienne de nombreuses affirmations comme quoi la voie habituelle d’Allah ne change pas, la transition eschatologique de Médine amène aux messagers des traits nouveaux :

Le messager devient législateur et juge

  • Alors que le Messager n’était qu’un avertisseur, Comme le Messager (3:32; 26:108-79), les messagers du passé devaient être obéis « nous avons envoyé des messagers pour qu’ils soient obéis par la volonté d’Allah » (4:64; 3:50 ; 43:63 referrant à Isa; 20:90 referrant à Aaron; et 71:3 referrant à Noé). Donc « Si vous aimez Allah, suivez-moi » et les croyants doivent « obéir à Allah et au Messager » (3:31 ; 4 :13,59,66-69,80 ; 8:20, 24, 27 ;9 :62,80)
  • S’opposer ou désobéir au Messager amène à un sort terrible dans cette vie (8:12-14) et dans la suivante (4:115, 48:13, 72:23)
  • Les commandements du Messager sont les guidance d’Allah pour les croyants : quiconque obéit au messager obéit à Allah (4:80, 4:59, 24:46-54; 33:36, 58:13)
  • l’allégeance au Messager est allégeance à Allah (48:10), et personne n’est croyant s’il ne se soumet volontairement à la guidance du Messager (4:65)
  • La communauté des croyants est pressée de prendre le rôle de guider les autres (7:181), commandant le bien et condamnant le blâmable au nom d’Allah (3:110; 9:71, 112; 22:41; 31:17)
  • Le Messager rend des jugements (24:48, 51; 3:23,79; 4:59,61,65,105 ; 5:41–50) et les messagers du passé aussi rendaient des jugements (2:213; 5:44).

Justification du combat sur le sentier d’Allah

  • Le combat sur le sentier d’Allah est justifié car dans le passé les peuples se sont divisés après que la vérité soit venu à eux (3:19), et ces divisions ont mené au combat (2:253; 3:13); de même les gens se divisent à propos de la prédication du Messager, ce qui entraine certains à la transgression (5:68) et au combat (2:244; 3:167).
  • Combattre sur le « sentier d’Allah » ce à quoi le Messager appelle les croyants (2 :190 ; 47 :4; 8 :17, 38-39), n’est pas différent de ce qui s’est passé avec les messagers du passé (48:22), particulièrement Moïse et Isa (9:111): après le temps de Moïse les peuples « combattaient sur le sentier d’Allah » qui est décrit avec les mêmes phrases et concepts que ceux qu’utilisent le Messager et son peuple, tel que « le combat vous est prescrit » et « séparés de nos maisons et nos enfants » (2:246; 2:216; 4:77; 22:40). Le Messager combat (8:64), et les messagers précédents combattaient aussi (3:146; 8:67). C’est la « voie habituelle » d’Allah que les mécréants s’enfuient dans des batailles contre les croyants (48:22) et tuer les hypocrites est aussi la « voie habituelle » d’Allah (33:60)
  • Allah a envoyé le Messager avec la guidance et la religion de vérité afin qu’il triomphe de toutes les religions même si les associateurs ne l’aiment pas (9:33; 9:29; 48:28)
  • Ceux qui suivent le Messager seront vainqueurs (24:52) et comptés parmi les élus (4:69)
  • Le coran utilise les prophètes pour valider l’usage de la violence (3 :146) Ainsi Abraham renie sa famille (60 :4-9), comme Mohamed, mais cela vient du midrash, pas de la bible, puis il pardonne à son père (19 :47) et donc il n’est pas question de combat. Isa et David sont dit menacer les mécréants (5 :78) mais David menace pour traitrise pas pour mécréance. Quant à Jésus, s’agit-il de menaces ou de lamentations ? en tout cas pas de trace de guerre ici non plus, ni contre les marchands du temple, ni contre les pharisiens, et rien dans l’évangile ne confirme (61 :14 ; 6 :911) tout l’évangile dit le contraire, en particulier (Mathieu 5 :43)
  • Lorsque le coran invoque les figures bibliques pour illustrer son enseignement sur le combat, il le fait sans aucun indice d’existence de tels combats contre des mécréants dans ces prétendues références bibliques, ce sont donc des mauvais exemples, mal choisis. Or il y a bien d’autres passages que le coran aurait pu invoquer pour justifier les combats contre les mécréants. Le fait qu’il ne les mentionne pas ressemble fort à une preuve qu’il ne les connait pas et donc à une preuve de son indépendance de la bible.

Autres évolutions

  • La manière de vie du Messager est exemplaire (33:21), sa moralité est grande (68:2-4), et il n’est sujet ni à la déception ni à l’erreur (53:1-3)
  • Ceux qui suivent le Messager sont avertis contre l’attachement aux mécréants de leur famille : « Ni votre famille ni vos enfants ne vous servirons le jour de la résurrection » (60:3; 4:135). De même dans les récits des messagers du passé les croyants sont séparés des mécréants de leur famille, par exemple Abraham a rompu avec son père idolâtre (6:74, 79; 19:42; 60:4); Le père adoptif de Moïse, pharaon, devint son ennemi (26:10-22; 28:8); Noé se sépara de son fils (11:40; 45) et il avait une femme non croyante (66:10); et Lot aussi avait une femme non croyante (66:10; 7:83) elles furent toutes deux détruites.
  • La trace laissée sur le front des croyants par la prosternation est la même que celle de ceux qui suivent le Messager, comme pour ceux qui suivaient Moïse ou Isa (48:29).

Voir notre page emprunts du coran à la torah,  à l’évangile, …

[1] La tradition musulmane considère les ansars comme étant les habitants de Médine qui ont accueillis le prophète lors de son exil.

[2] Dans les citations des versets du coran, ces additions sont ici placées en gras.

Voir les articles de Christoph Luxenberg, le livre hagarism de Patricia Crone et Michael Cook, les 2 tomes de Edouard-Marie Gallez (le messie et son prophète), les 4 tomes de Bruno Bonnet-Eymard (exégèse scientifique du coran), le livre d’Alfred-Louis de Premare (Les fondations de l’islam), le livre , the quran and its biblical  reflexes » de Mark Durie, le livre « le grand secret de l’islam » : http://legrandsecretdelislam.com/ et cette liste d’études

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